Virginie débloque

Le 13 juillet, les piliers du bistrot à côté de chez nous nous souhaitaient une très bonne fête, on n'a pas trop compris pourquoi. La gestionnaire de ma résidence avait fait coudre un drapeau français qui flottait à nos fenêtres.
Le 14, j'empruntais un moule à gateau à la voisine, et elle pensait que nous faisions un gateau en l'honneur de la prise de la Bastille. ALors que c'était pour la crémaillére d'une copine. Après le déferlement d'enthousiasme pour la fête nationale malgache, notre tiédeur et semi-oubli de la fête nationale française frappe de par son contraste.
Nous ne sommes même pas allées chez l'ambassadeur ou pourtant il y avait 4000 personnes. Mais 4000 personnes, d'après mes calculs, rendaient les petits fours difficiles d'accès.
Et on avait pas d'habits présentables. Mais maintenant j'en ai. J'avais été au marché aux tissus avec une copine magache, et une couturiére m'a fait des merveilles. A noter que sur les hauts c'est a copine qui avait géré, et ils sont chouettes, mais décidemment, je ne suis pas faite pour être styliste vu l'allure de la robe pur produit de mon haut instinct fashion.
Sinon la vie s'écoule, entre feux de cheminée, marchandages acharnés pour les derniers souvenirs, renez-vous aux massages, fripes, marchés (et travail allais-je oublier).
à bientôt...

Mon blog s'endort doucement, (au contraire de moi qui ne dors plus trop), pour ce dernier mois je ne sortirai guère de Tana je pense, et j'en profite bien. mais je ne vois pas trop l'interêt de ruiner vos ordis en vous faisaint saliver et baver devant les menus des restaus ici, ni de raconter de façon détaillée comment je suis devenue une star de karaoké par cette chanson mythique (dédicacée à qui se reconnaitra):

Alors ce petit post pour vous parler un peu de la suite des tribulation épiques et épopésques de mon humble personne:
Je rentre début aout en France, pour repartir avec deux gais lurons (Hubert et laetice pour les concernés) pour un périple ex-stalinien, Roumanie, Ukraine, Pologne (d'ailleurs tout conseil est le bienvenu).
Ensuite, 10 septembre à 14h, rentrée des classes, la dernière... Spé Développement Agricole, en mars un nouveau stage de six mois dont je rêvasse déjà à l'exotisme, et puis... on verra? Un volontariat en developpement pendant deux ans me tente bien, mais rien ne sert de courir, il faut partir à point, tout ça pour dire que l'on verra bien dans un an...

Mea Culpa, j'avas un peu disparu, pour des raisons de manque de connection et de motivation à me lever le matin, alors voila, je suis vivante, la preuve en quelques photos...
Une de mes colocs:

la belle vie

petit taxi tananarivien

Au passage, et à brûle pourpoint, si je suis surprise par un truc, c'est bien par le nombre d'ex-iNAPGiens que j'aurais croisé ici...

Certes, j'ai eu le 25 Novembre en maillot de bain, mais le mois de juillet en gros pull, ça craint.

Mon inspiration et ma connection internet sont en interruption momentanée, ce petit post juste pour vous dire que tout va très bien.
J'ai eu une petite fête d'anniversaire des plus sympathiques, et passé un pont du 26 juin des plus épiques.
La fête nationale, ici, c'est Noël... Les guirlandes lumineuses "JOYEUSES FETES" sont de nouveau de sortie, feux d'artifice, dinde farcie, les enfants le soir se promène avec des petits lampions colorés, et l'avenue de l'Indépendance, les "Chanps Elysées Tananariviens" est pleine d'une foule joyeuse et tassée.
Certes quelques voix s'élévent pour demander pourquoi ce pays qui, il y a 47 ans, prenait son indépendance et était plein d'avenir est toujours plein d'avenir mais pas plus avancé loin de là. Pour le moment, c'est vrai que l'on ressent un peu de gachis en voyant tout ce dont l'on pourrait tirer d'un pareil pays...
En quelque sorte, Madagascar est aujourd'hui a un tournant, nouvelle constitution, nouvelles démarches, nouveaux partenariats (adieu la France, bonjour la Chine en quelque sorte). Mais c'est difficile de croire que dans un futur proche la pauvreté omniprésente aura disparue...
En attendant, les gens fêtent l'indépendance, pour oublier un peu tout ça...
Et le sourire des petits garçons de la rue à qui on a offert des lasers pour qu'ils puissent s'amuser aussi ce jour là...

Le 26 juin, c'est la fête de l'Indépendance de Madagascar. 47 ans seulement depuis la colonisation.
Depuis un mois les vendeurs de drapeau hantent le centre ville, on trouve des ballons, des lampions, des pétards partout.
Et sur la facade chaque maison, bâtiment, boutique, échoppe, gargote, baraque, cabane, fleurit un drapeau flamabant neuf.
(on en a d'ailleurs mit un chez nous, on faisait tâche dans notre quartier coloré depuis au moins deux semaines!).
C'est un petit air de Noel en fait, d'ailleurs les guirlandes lumineuses "joyeuses fêtes" sont ressorties pour l'occasion en centre ville... Donc mardi, c'est férié, et lundi, on fait le pont...
A mercredi...

Comme dirait Passe Partout *clin d'oeuil et doigt qui se léve pour exprimer +1*, en voila un de plus, d'an à mon compte.
Il y a un an, chapeautée d'un couvre chef des plus suèdois je fêtais mes 22 ans en pédalant à toute berzingue dans Lund crepusculaire et en faisant du toboggan.

Etrangement, je me rapelle qu'il y a deux ans, pour mes vingt ans, c'était un bob que j'avais sur la tête. A dire vrai, je n'écris pas cet article le 22/06 0 01:51, heure de sa publication, mais avant et lui dit de se poster à cette heure là. Donc je ne sais pas encore ce que j'aurai sur ma tête pour mes 22 ans. Je sais juste que je mangereais d zébu pour une soirée des plus malgache que une de mes coloc ci-devant malgache m'aide à organiser.
C'est marrant, je crois qu'avant j'étais un peu comme ma mère et les anniversaires me déprimaient un brin, penser qu'on vieillit, qu'on est périssable et périmable, tout ça, la c'est bien le contraire. Tout d'abord parce que avec 22 ans sonnant et trébuchant je reste la jeunette de mon entourage, mes colocs ont plus 26-30 ans. Ensuite parce que cete année a passé si vite et a été si variée... Je sais reconnaitre un mâle d'une femelle libellule, je sais faire des "prélévements fécaux" sur les moutons (pas vraiment pour mon plus grand bonheur, hein), j'ai vu des baobabs, mangé un hamburger au crocodile, vu des danois dans leur milieu naturel, appris à faire un cerf volant avec un vieux bout de plastique, fait pleurer des tas de bébés éffrayés par mes cheveux blonds, fait du vélo, pris le taxi un nombre incommensurable de fois, passé un nombre incommenurable d'heure sur internet...
Enfin voila une année fructueuse... pas vraiment en expériences professionelles soyons francs, mais en découvertes et diverses révélations (et bien malheureusement en kilos superflus au niveau ventral surtout).

EDIT: Mince! Ici le mardi 26 est férié (c'est le 14 juillet malgache) et on fait le pont, nous avions prévu un break côtier et plages de sable blanc, ça tombe à l'eau... finalement nous irons lancer des pêtards et regarder le défilé militaire...

Petit billet sans vergogne pour vous faire part d'un désagrément sans égal...
TOUS mes pantalons ont des trous aux fesses. C'est le drame de la vie active dans une ville où tout est pointu, où pour descendre à l'acrobate des taxis brousse je m'accroche quotidiennement le derrière aux divers et hétéroclites objets saillants fermetures de porte désaxées. Ainsi tous les soirs, je reprise.
Sachant que j'avais emmené les éléments les moins glamour et les plus usés de ma garde robe, ils se trouent d'autant plus facilement... (et c'est pas ici que je trouverai des pantalons à ma taille, les hauts S ça va ça fait moulant, mais les pantalons en 36 je met même pas ma cheville dedans, je suis lucide!).

Sur la photo (prise de notre salle de bain):
Le bus qui part en ville, un vendeur de légumes, une épicerie où il y a tout, sur ce trottoir à la tombée de la nuit se tient un vendeur de beignets de banane, 100 Ar le beignet (0,04€), envellopés dans une feuille aléatoire, ces derniers temps c'était des cours de chimie organique (!?).
Le petit sentier qui monte est celui que je prends le matin pour attraper mon bus, passant devant une caserne et une école de gendarmerie, dont les habitants font leur footing en chanson en même temps que sonne mon réveil.

Vue de ma fenêtre

la porte de nos toilettes

J'ai plein de (bonnes) raisons d'avoir oublié la fête des pères, pas de connexion, plus de crédit etc... Mais surtout ici autant pour la fête des méres c'est journées nationales, branle bat de combat, ramdam, déploiement publicitaire, capharnaum et tutti quanti, autant la fête des pères passe dans l'indifférence générale...

Bonne fête papa quand même :-)

Samedi soir, je suis allée avec une copine et des malgaches de sa connaissance à un concert, les 35 ans du groupe Mahaleo, fine fleur de la chanson malgache (ils ont même joué à l'Olympia d'ailleurs).
Alors la queue était immense (enfin étant toujours sans trop savoir pourquoi dans les bons plans je me suis retrouvée à gruger tout ce beau monde), et on s'installe dans l'amphitéatre à ciel ouvert à 16h00, attendant le début du concert (18h00). Nous ne sommes que deux vahazas (blanches), raté pour la discrétion. 18h00, le stade est plein, les chanteurs arrivent, c'est la folie, l'ambiance est survoltée. Sur un écran géant s'affichent les paroles et tout le monde chante à tue tête, mes cours de malgaches passent et repassent dans l'espoir de saisir quelque chose, heureusement une des malgaches avec qui nous sommes est adorables et nous traduit en gros.
Et c'est de cette traduction que je tire la confirmation solenelle de mes hypothéses précédentes: les malgaches sont des Grands Romantiques. Le public est autant composé de filles que de gars (peut être même plus de gars), le public est jeune, et le public chante à tue tête "nous sommes inséparables comme la main gauche et la main droite, comme l'ombre et la personne, comme l'eau et le riz"...
Mais bon être fleur bleue ne les empêche pas d'être chauds lapins et polygames, (pour toi je m'adapterai à tout, je suis comme le caméléon qui change de couleur, mais si tu me casses les pieds je m'adapterai à une autre fille, comme le caméléon).
Enfin c'était bien rythmé, de jolies chansons qui alternent calme et danse, j'ai vraiment bien aimé, nous sommes parties au bout de 5heures de concert et c'était toujours pas fini.

Ah, le détail rigolo, le bis à la malgache... Lorsque la chanson plait vraiment, on la refait immédiatement après, hop, le power point des paroles passe à l'envers et ça recommence! :-)

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J'en avais déjà un peu parlé il y a quelques temps, j'y reviens...
La vie malgache est rythmée par les FADY, ("tabous") qui s'appliquent selon les cas à une tribu, une région, une famille... Ils sont aussi divers que variés et il ne vaut mieux pas les enfeindre sous peine d'atroces repressions.
Une femme ne doit jamais monter sur un toit, on ne doit pas être habillé en rouge près du canal des Pangalanes, on m'a raconté que dans un village on peut faire la vaisselle dans le lac, SAUF les cocottes, c'est fady... (!?)
Sur une route du Sud, c'est Fady de faire pipi sur le bord, sous peine d'être impuissant... et une "source sure" (id est quelqu'un qu'on ne soupçonnerait pas de donner dans l'ésotérisme) m'a affirmé que des têtes brulés ayant voulu transgresser ce fady se sont... effectivement... retrouvés impuissants!
En fait, tous ces fady ont des origines très lointaines, et sont un peu l'illustration du "principe de précaution" européen... Un piroguier en lamba rouge s'est fait manger par un crocodile il y a deux cents ans, la leçon est prise...
Ce qui est amusant, c'est de voir avec quelle convictions c'est fady sont appliqués, et même à quel point toutes ces sorcelleries sont respectées et tenues pour vraie même par une frange éduquée et européannisée...

Pre scriptum 1: Je compresse mes photos à fond pour ne point me languir de longues minutes devant mon ordi que cela s'upload, la qualité de l'image s'en ressent, certes, mais à mon retour vous en aurez plein les mirettes, sisi.
Pre scriptum 2: en allant acheter mon appareil photo avant de partir, j'avais dit au photographe "j'en veux un petit, solide, et avec un bon zoom pour pouvoir prendre les lémuriens de loin dans les arbres". Il m'avait conseillé celui que j'ai acheté. Il ne m'a pas trompé, cet appareil est époustouflant.

Scriptum:
Vendredi en fin d'après-midi, nous filâme à l'anglaise du travail, M. et moi, pour rejoindre D., une autre copine, et se rendre à la gare de départ des taxis-brousse. La, bien évidemment, tous les rabatteurs nous sautent dessus, nous ne réussissons pas à négocier un tarif convenable pour notre but, la Reserve d'Andasibe, dans l'Est, qu'à cela ne tienne, nous décidons de nous arrêter une trentaine de km avant dans une ville point de tournant des correspondances de taxis-brousse.(de toutes façons, prudentes, nous avions reservé trois hotels dans trois villes différentes, au cas où...). On s'installe, et c'est parti pour trois heures de route sinueuse, en lacet, un peu cahotique, (bon, au moins, c'était la nuit, ça fait moins peur quand on ne voit pas que le taxi brousse longe un ravin ou roule au milieu).
Nous arrivons donc dans la bourgade pas très charmante mais très animée de Moramanga, en nocturne, nous mangeons chez un chinois d'abord bien endormi, mais qui, transformé et transcendé par notre suggestion de faire des crêpes bananes-chocolat se révéla bavard et guilleret, et de bon conseil. On rallie notre hotel, une sommaire mais propre chambre triple, et se couche joyeusement, réveil à 6 heures du matin pour surprendre les Indri-Indri au saut du lit.
On se réveille donc avec plus ou moins d'entrain selon les caractères, se prépare avec moult pull overs pour affronter la brume glaçée matinale, et repart en quête d'un taxi brousse qui nous emménerai au parc naturel. Hélas, mille fois hélas, nous venons de louper le départ du dernier et devons attendre qu'un nouveau se remplisse! Diantre, nous nous étions levées bien matinalement, et nous comptons bien les voir ces légendaires lémuriens! Après quelques discussion, négociations, la solution se présente, acheter toutes les places d'un taxi brousse, (au rabais tout de même), et nous partons donc, bien à l'aise dans un bus 18 personnes, à 3.

On arrive sur place, et par une obscure erreur et un mystèrieux quiproquo, nous n'allons pas au Parc Naturel National, mais à la Réserve Communale. C'est moins, cher, c'est plus écotourisme, notre guide est tout gentil, et on voit tout autant ce qu'on voulait voir...

L'indri- indri...

Ce lémurien est assez particulier, il ne supporte pas du tout a captivité et ne peut être vu qu'en liberté dans cette région. C'est impressionant... Imaginez-vous marcher dans une forêt tropicale humide (pour les australiens de passage, ça rapelle vraiment les forêt de la côte sud est, sauf en version humide, c'est à dire que ça fait sploutchsploutch quand on marche et qu'il y a des sangsues et des grenouilles arboricoles). Soudain vous ententez des cris (un peu comme ceux du projet Blair Witch), et là, immenses, bondissants dans les arbres au dessus de votre tête, tout un groupe d'indri-indri. Le matin ils sont fort joyeux et batifôlent et sautent à coeur joie, ils sont immenses, un métre peut être, et très très agiles...

Nous aussi vu d'autres espéces, mais très difficiles à prendre en photos dans cette forêt luxuriante.

Bien entendu, je suis tombée deux ou trois fois, je suis encore loin d'être Indiana Jones, mais bon...

Nous sortons de la forêt, marchons jusqu'à un petit restau où après tant d'efforts ananas flambés et sieste sont les bienvenus, avant de repartir à pieds vers le village d'Andasibe.

Ce village est assez suprenant, déjà bien différent des hautes terres ou les maisons sont en terre battue rouge, ici tout est en bois, et les débuts du village ont air assez triste...

Nous retrouvons finalement un taxi-brousse pour rallier Moramanga, et passons la soirèe dans diverses petites gargotes, à manger des brochettes de coeur de zébu (grand classique local, et très bon) (léger clou de la soirée, la découverte d'une chenille encore vivante dans un de nos beignets de poivron...).
Retour sur Tana le lendemain, les trois heures de taxis brousse seront égayées par une petite crevaison que nous n'avons même pas remarqué, et arrivées à midi, on se précipite direct  notre restau préféré, un buffet d'entrées délicieuses et abondantes et de dessert exquis et pléthoriques... pour le prix du restau U... (ne pas trop penser au retour en France!).

Juste quelques lignes pour vous faire partager les plaisirs que j'ai d'habiter depuis presque un mois ailleurs que dans une chambrette sombre dans les bureaux de l'assoc, dans une rue déserte, peu praticable et bien sombre.
En effet mon nouveau logement trône fièrement sur une petite colline, environné de divers petit commerce, ce qui permet d'acheter son pain pour le petit déj sur le pas de sa porte, et des beignets de bananes à 17h30 à la sortie du travail... Il y a des tas de petites épiceries, on peut trouver tout ce qu'on veut à droite ou à gauche, une animation tranquille.

Le midi on peut rentrer manger, une malgache très cool nous prépare des repas pantagruéliques, et surtout, très appréciable, plus besoin de faire la lessive à la main on peut payer une dame pour le faire... (parce qu'au bout de trois mois à tenter de laver des pantalons tachés de boue rouge latéritique, ça devient énervant!).
Le matin l'heure de mon réveil coincide avec les footing des gendarmes qui passent en chantant, vu que les coqs ont été passés récemment à la casserole, plus de réveil aux aurores, je ne suis jamais la première levée donc il y a toujours du café coulé dans la cuisine...

Bref, ce déménagement est appréciable sur tous les aspects!

NB: Rodpi & Hub, je vous ai répondu un com sur diam's là.

Il fait froid. Madagascar; c'est tropique et caliente, mais pas Tana, qui, le répéterais-je? est en altitude, d'où le nom de Province des Hautes Terres.
Bref quand on est sous un rayon de soleil ça va, mais kes nuits sont froides, les soirées sont froides et les bureaux sont froids. Qu'importe, j'ai mes pulls chinois taille XS. Mais tout le monde est malade, la grippe se répand comme de la dynamite, et ça tousse à tout va (moi de même). Nous ça va, au pire si on est malade on se fait une soirée grog à gogo...

Mais hier, pour le travail j'étais dans certains bas quartiers que j'avais déjà visité au temps des inondations, ou les gens étaient sinistrés et vivaient dans des maisons à moitié immergées, et maintenant que la pluie est finie, c'est le froid, les enfants sont tous malades, sans pulls, dépenaillés, ça tousse, ça bronchite partout, ces quartiers sont vraiment dépourvus et malgré les nombreuses iniatives de diverses ONG c'est vraiment difficile.
Des chiens morts gonflent sur le trottoir alors qu'à côté un bébé en guenilles jkoue sagement avec deux cailloux. Des femmes font de la lessive dans les canaux stagnant et sales, des hommes y pissent en même temps.
Tana contient le deuxième endroit le plus pollué au monde, après Mexico, un tunnel ou des embouteillages sont constants et l'aération nulle, des gens y vivent en permanence au milieu des particules et des infiltrations du tout à l'égout des maisons du dessus.
Rien que les dames que j'emploie à travailler neuf heures par jour sont payées trois mille ariary/jour, un euros et quelques, (moi mon indemnité est de deux cent mille, une course en taxi coute cinq mille, un pain 300, un kg de riz mille cinq cent).
Et pourtant elles présentent bien, parlent français, élévent des enfants (l'une en a douze!), c'est vraiment totalement incroyable. Elles doivent faire avec des maris semi-polygames, ou absents, des pénuries fréquentes (en ce moment c'est pénurie d'huile)...

(une vente mobile de bouillie pour bébés)

Voila, juste pour dire que c'est pas parce que je parle plus de restau, de fête et de voyage que c'est vraiment le quotidien ici... Madagascar est dans les quinze pays les plus pauvres du monde, et ça se voit, et c'est pas près de changer vu les évolutions politiques récentes...

Vendredi soir, c'était Diam's à Tana...
Un stade de foot transformé en terrain de concert à la bonne franquette, beaucoup de monde mais pas trop, une ambiance vraiment bonne, bref c'était de la boulette...

On est arrivés à la fin des premières parties qui avaient commencé des 16h, un peu de rap malgache et ça repart, car après avoir passé une heure coincés dans les embouteillages à 5+le chauffeur dans une mini 4L à chanter...

Il va sans dire que vous avez devant vous une fan inconditionelle, qui connait (un peu) les paroles et les chante à tout va...

C'est la première fois que ça m'est arrivé...
Une prof de langue qui me dit "ton accent est très bien, bravo".
Un cours de langue que je kiffe... (parce que bon, les exposés sur Friedrich Von Schiller, c'est pas que ça m'interressais pas, mais c'est tout de même mieux d'apprendre du marchandage ou quelques injures bien senties).
J'essaie de pas trop penser à l'utilité de ce nouvel engouement, mais en attendant, je révise! (et ça faisait deux ans que c'était guère arrivé!).

NB: Ce soir, Diam's!